Au delà d’avoir 100 noms, j’ai aussi 1001 vies. Entre mon passé toujours plus chargé, mon présent hyperactif, et mes futurs maintes fois espérés, mes identités se multiplient. Qui je suis se complexifie sans cesse, et le dire simplifie ce qui ne peut pas l’être. Comment mettre des mots sur tant d’années de vie, de pensées et d’actions ? Le temps me rattrape toujours. Ce qui compte, c’est de ne pas rester figé. Une photo prise de moi ne saurait en rien résumer ce que je suis. Non seulement l’intérieur tumultueux et douteux ne s’y voit guère, mais l’apparence n’est forcément qu’éphémère. Et j’y excelle particulièrement quand à son changement.
Le lundi, je suis paysan·ne en salopette qui s’en va jardiner.
Le mardi, je suis cliché révolutionnaire avec képi kaki en Assemblée Générale
Le mercredi, je suis geek encapuchonné·e au visage éclairé par mon écran
Le jeudi, je suis marchand·e en marcel haranguant la foule à venir sur mon stand
Le vendredi, je suis cuisinier·e aux cheveux attachés et au tablier taché
Le samedi, je suis black bloc masqué·e et de noir vêtu·e dans les manifs
Le dimanche, je suis drag queer maquillé·e en soirée jusqu’au bout de la nuit
Qui sait qui je serais demain ? En tout cas, je serais quelqu’un